jeudi 18 octobre 2012

COURSES DE PIROGUES À TAHITI




               D'habitude, les pirogues sont alignées sur la plage de sable noir, près du temple de Paofaï ... Plus de cent pirogues sans aucun doute, au repos, retournées, bleues, rouges, jaunes ... Il y a des pirogues individuelles, fines, si fines qu'on se demande comment elles peuvent contenir un homme ... Il y a les longues pirogues de haute mer, construites pour six hommes.



               Les piroguiers, on les reconnaît à l'épaisseur de leurs épaules : La pagaie courte à large pale n'économise pas les efforts !



               Aujourd'hui, sur une mer bien formée, les pirogues enfournent à chaque lame. Malgré les bâches de protection, les rameurs sont bien obligés d'écoper sans cesse ... On a le vent debout : Il souffle à plus de vingt noeuds, avec des rafales à vingt-cinq noeuds. Les creux ont plus de deux mètres. 



              Peu à peu, la pirogues bleue des jeunes des Îles-sous-le-Vent se détache. Une rouge la suit, mais se retourne au passage d'une vague plus grosse que les autres. Pour la remettre à flot et reprendre la course, il faut patauger et perdre un temps fou. La pirogue bleue accroît son avance.


             Derrière, les autres concurrents adoptent des routes qui divergent : Un groupe suit le récif, l'autre gagne au large. 

             Elles sont deux à avoir viré la bouée et à prendre le chemin du retour, naviguant vent arrière, alors que les autres peinent toujours. 

             Porté par les vagues, on ne faiblit pas, à la cadence d'un coup de pagaie par seconde ... Soixante coups à la minute ! ... L'eau de mer gicle de toutes parts.

                                   

             Et puis, soudain ... La seconde pirogue chavire à nouveau ... Puis recommence deux minutes plus tard ! ... Son équipage abandonne ... Il n'est pourtant pas au bout de ses émotions : Essayant de rallier l'îlot le plus proche, la pirogue se casse en deux ! ... Tout le monde à la mer, une fois de plus ! On tente de monter par l'arrière sur le bateau accompagnateur ... Il est déjà surchargé ... Une lourde vague embarque ... le bateau coule à son tour !

              Les jeunes des Îles-sous-le-Vent poursuivent sans faiblir. Ils atteindront la ligne d'arrivée en cinq heures, trente-deux minutes et vingt-deux secondes ... 

              Allez donc vous étonner que les piroguiers polynésiens aient de larges épaules !

              Cette année, une pirogue polynésienne remportera le championnat du monde des pirogues de haute mer, à Honolulu ... Mais comment fait-on pour courir avec de semblables pirogues, alors que le barreur est parfois si gros ?

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